2/3/2014-Une nouvelle campagne Facebook contre la violence domestique au Liban...
Dans une semaine, le monde célèbrera la journée de la femme. A cette occasion, l'ONG Kafa appelle à manifester pour la promulgation du projet de loi sur la violence domestique.
Un appel qui devrait résonner fort cette année, alors que plusieurs cas de femmes victimes de violences conjugales ont défrayé la chronique ces derniers mois au Liban (lire ici, ici et ici), mais également au sein de la diaspora libanaise (lire ici).
Dans ce contexte, une campagne a été lancée sur Facebook représentant des objets du quotidien agrémentés de la légende "Je ne suis pas une arme". Ceinture, pelle, cocotte minute... Autant d'objets utilisés dans des affaires de violence conjugale au Liban.
Une nouvelle campagne a été lancée sur Facebook pour dénoncer la violence domestique au Liban.
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L'on doit cette campagne aux activistes derrière la campagne "I'm not naked" en soutien à la skieuse Jackie Chamoun, au centre d'un tourbillon médiatique alors qu'avait refait surface, au moment des JO de Sotchi auquel la Libanaise participait, un calendrier comprenant des photos de la jeune femme dénudée.
Cette nouvelle campagne Facebook contre la violence domestique va probablement marcher, interpeler, susciter des réactions et une vague de "likes".
Elle ne remplace toutefois pas une mobilisation sur le terrain, dans la rue, comme celle à laquelle appelle, par exemple, l'ONG KAFA le 8 mars prochain, pour l'adoption du projet de loi pour la protection de la femme de la violence domestique.
(KAFA a fixé le rendez-vous à 14h devant le musée, à Beyrouth. La manifestation se termina devant le palais de justice.)
Le projet de loi pour la protection de la femme de la violence domestique n'a pas encore été promulgué par le Parlement libanais, bien qu'il ait été approuvé à l'unanimité, le 22 juillet dernier, par les commissions parlementaires mixtes.
Approuvé en Conseil des ministres en avril 2010, ce projet avait été examiné pendant près d'un an et demi au sein d'une sous-commission parlementaire. Le 31 août 2012, celle-ci avait rendu le texte final du projet de loi, après en avoir amendé plusieurs articles.
En juillet dernier, avec l'adoption du projet de loi par les sous-commissions, la Coalition nationale pour la promulgation d'une loi protégeant la femme de la violence domestique a salué un "énorme pas en avant", tout en appelant à la révision de certains points du projet de loi
La Coalition nationale a ainsi réitéré son attachement à une "loi pour protéger la femme de la violence domestique" parce que "les mécanismes de protection ont été définis dans le texte initial sur base des besoins des femmes de manière à abolir les obstacles qu'elles pourraient rencontrer si elles se décidaient à recourir à la justice".
Les observations de la Coalition nationale concernent en outre les articles 3, 12 et 13 du texte.
L'article 3 relatif au viol conjugal a été amendé de manière à sanctionner tout homme "qui frappe, nuit ou menace son épouse pour obtenir ses droits conjugaux". Or ces actes, a rappelé la Coalition nationale, sont déjà sanctionnés par le code pénal, "alors que ce qui est requis, c'est de sanctionner le viol conjugal".
Dans l'article 12, la protection de la femme et de ses enfants a été liée à la garde de l'enfant, "ce qui rétablit aux tribunaux religieux et chériés les acquis de la loi sur les mineurs".
L'article 13 enfin stipule que la demande de protection peut émaner soit du juge d'instruction, soit du juge des référés, des procédures qui "imposent de lourdes charges financières à la femme", avait également relevé la Coalition nationale, ajoutant que la demande de protection devrait émaner du "procureur général en charge des affaires familiales pour une protection efficace et rapide des femmes".
Pour mémoire
Vol au-dessus d'un nid de coucous, le billet de Médéa Azouri
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Envoyé de mon Ipad
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